
Les prix des véhicules d’occasion ont enregistré une hausse continue depuis 2020, en dépit de la baisse générale du pouvoir d’achat. Selon plusieurs cabinets spécialisés, ce cycle pourrait s’inverser dès le second semestre 2025, sous l’effet combiné du retour des stocks et de l’évolution de la demande.
Les prévisions divergent sur l’ampleur et le calendrier précis du repli, mais certaines tendances semblent déjà se dessiner. Les constructeurs et les distributeurs anticipent une correction progressive, tandis que des analystes pointent des facteurs de résistance liés à la transition énergétique et aux nouvelles réglementations européennes.
Le marché des voitures d’occasion en 2025 : quelles grandes tendances se dessinent ?
Le marché des voitures d’occasion se prépare à tourner une page. Après des mois marqués par des tensions sur l’offre, les stocks font leur retour, lentement mais sûrement, dans les concessions. La pénurie qui frappait les modèles les plus recherchés, citadines et compactes, à l’image de Peugeot, Renault, Citroën ou Volkswagen, commence à s’effacer. Cette embellie s’explique par la reprise des immatriculations de voitures neuves et la hausse des retours de véhicules en location longue durée.
En 2025, la France devrait retrouver un rythme de transactions plus stable. Les professionnels s’attendent à une redistribution de l’offre, notamment sur les véhicules de moins de cinq ans, dont la rareté pesait encore récemment sur le marché. Même constat à l’échelle européenne, avec des disparités selon les pays mais une tendance commune : l’offre repart à la hausse.
Voici les grandes évolutions qui se dessinent pour l’année à venir :
- Offre élargie : L’arrivée de nouvelles vagues de véhicules électriques et hybrides commence à transformer la physionomie du marché, tandis que les modèles essence et diesel gardent l’avantage côté demande.
- Prix sous surveillance : Les ajustements de valeurs s’opèrent progressivement. Pas de chute brutale à l’horizon, mais la pression se fait sentir sur les modèles thermiques les plus récents.
La diversité des modèles disponibles s’élargit, portée par l’augmentation des retours de flottes et par des normes environnementales de plus en plus exigeantes. Les chiffres d’immatriculations en témoignent : la part des voitures d’occasion récentes prend de l’ampleur, alors que les véhicules anciens régressent, écartés par des réglementations européennes toujours plus strictes.
Facteurs majeurs : ce qui influencera l’évolution des prix l’an prochain
L’évolution des prix des voitures d’occasion en 2025 dépendra de plusieurs dynamiques. Le premier moteur, c’est l’offre. Les professionnels voient les stocks revenir sur le marché, stimulés par la reprise des ventes de voitures neuves depuis fin 2023 en France. Ce flux alimente surtout les segments de véhicules récents, jusque-là synonymes de tarifs élevés.
D’autres éléments entrent en jeu, à commencer par le dossier des droit de douane sur les véhicules électriques européens. L’Europe réfléchit à des mesures protectionnistes qui pourraient troubler l’équilibre du marché des voitures d’occasion, en ralentissant l’arrivée de modèles asiatiques. Ce facteur pèsera, alors que la transition vers l’électrique s’intensifie.
Un autre paramètre à surveiller : l’arbitrage entre essence, diesel et électriques. Les modèles thermiques restent très demandés, mais la multiplication des véhicules électriques d’occasion pourrait accélérer la baisse des prix sur certains segments, surtout si les aides publiques perdurent.
Quelques repères clés pour mieux saisir les mouvements à venir :
- Le troisième trimestre 2024 donnera des signaux précieux sur les évolutions de prix, à en croire plusieurs études sectorielles.
- L’afflux de voitures neuves sur le marché aura un effet direct sur l’abondance de l’offre d’occasion.
Le marché des véhicules d’occasion s’installe donc dans une période de transition, où forces contraires et nouvelles habitudes de consommation se disputent la tendance.
Experts et analyses : des prévisions contrastées pour l’année à venir
Quand il s’agit d’anticiper l’évolution du marché de l’occasion pour 2025, le consensus reste fragile. Les spécialistes oscillent entre prudence et optimisme mesuré. Emmanuel Labi, directeur général chez Autobiz, tempère d’ailleurs l’idée d’une baisse du marché de l’occasion généralisée : « La détente sur les prix des voitures d’occasion dépendra d’un retour massif des retours de locations longue durée et d’une stabilisation durable de l’offre. » Les volumes issus des flottes, retardés par la crise des semi-conducteurs, retrouveront-ils leur niveau d’avant-pandémie ? Rien n’est joué.
Les données les plus récentes montrent des évolutions différenciées selon les segments. Sur le créneau des véhicules électriques d’occasion et hybrides, le réajustement s’amorce, avec une offre qui s’étoffe et une demande moins pressante qu’en 2022. À l’inverse, les modèles thermiques, essence et diesel récents surtout, tiennent leur valeur grâce à une demande robuste, notamment en dehors des grandes villes.
Quelques tendances émergent nettement :
- Le rapport d’Autobiz parie sur un ajustement graduel des tarifs, loin du scénario d’un décrochage brutal.
- D’autres analystes évoquent la possibilité d’une baisse plus marquée des électriques à partir du second semestre 2025, à condition que les retours de location s’accélèrent.
La diversité des scénarios, alimentée par les incertitudes autour des politiques publiques et du mix énergétique à venir, rend la situation mouvante. Il va falloir surveiller de près les ajustements sur chaque segment du marché des véhicules d’occasion.

Faut-il attendre pour acheter ? Conseils pour anticiper la demande et saisir les bonnes opportunités
Impossible de résumer le marché des voitures d’occasion en 2025 à un seul scénario. Les acheteurs qui misent sur une baisse généralisée des prix des véhicules devront composer avec une réalité plus nuancée : les corrections de tarifs restent progressives et varient selon les modèles. Les stocks de certains véhicules, notamment essence ou diesel faiblement kilométrés, demeurent limités, ce qui laisse peu de marge pour négocier. À l’inverse, le segment des véhicules électriques à batterie (BEV) profite d’une offre qui s’enrichit grâce aux fins de contrats de location, ouvrant la porte à de meilleures affaires.
Pour ajuster votre stratégie d’achat, il convient de scruter les dynamiques propres à chaque famille de véhicule occasion. La tension reste palpable sur les citadines Peugeot, Renault ou Volkswagen hors zones urbaines, tandis que les modèles électriques connaissent des évolutions tarifaires plus souples. Les spécialistes sont clairs : surveillez régulièrement l’évolution des prix sur les sites spécialisés, effectuez vos comparaisons, et repérez les périodes où les concessionnaires cherchent à renouveler leurs stocks.
Voici quelques repères pour affiner vos choix :
- Sur les modèles essence/diesel récents, patienter ne garantit pas de baisse spectaculaire des prix.
- Sur l’électrique, le marché de l’occasion pourrait offrir davantage d’opportunités dès la deuxième partie de l’année.
Restez attentif. Un modèle bien placé, affiché à un tarif en phase avec son kilométrage et son historique, ne reste pas longtemps disponible. Observez les évolutions des stocks près de chez vous, repérez les campagnes de déstockage, et ciblez les périodes-clés, comme le retour massif des véhicules de flottes ou de location. L’occasion, parfois, ne repasse qu’une fois.



























































