Vivre l’aventure unique du parc national d’Erawan en Thaïlande

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Le parc national d’Erawan ne se contente pas de flatter les guides de voyage : il impose son rythme, loin des clichés et des itinéraires préfabriqués. Niché dans les collines de Tenasserim, à l’ouest de la Thaïlande, ce joyau naturel s’étend dans la province de Kanchanaburi et fascine depuis des générations. Les cascades d’Erawan, sept niveaux, une eau turquoise, entourée d’une végétation dense, ne cherchent pas à rivaliser en hauteur avec les géantes comme Jog Falls en Inde ou Bisheh dans le Lorestan iranien, mentionnées au détour d’un circuit Iran. Ici, l’histoire pèse tout autant que la géographie : Erawan, c’est le nom de l’éléphant blanc à trois têtes, créature mythique de l’hindouisme et monture du dieu Indra. Un symbole qui confère à ces chutes une place à part dans la culture thaïlandaise.

Comment découvrir le parc national d’Erawan ?

circuit ThaïlandeCe parc, c’est le terrain parfait pour s’aventurer hors des sentiers battus, que l’on vienne à pied ou à vélo. Les parcours balisés offrent de quoi satisfaire les amateurs de randonnée : le sentier Khao Hin Lan Pee, par exemple, déroule ses cinq kilomètres jusqu’au cinquième étage des Erawan Falls. Un autre itinéraire, le Mong Lay Dry Evergreen Forest Trail, serpente entre les cascades et peut se parcourir en une heure environ. À chaque détour, la forêt mixte enveloppe les marcheurs et réserve parfois quelques surprises : le Muntjac indien, le sambar ou un sanglier sauvage peuvent croiser la trajectoire des plus attentifs. Après l’effort, rien de tel qu’une baignade dans l’un des bassins naturels, là où l’eau claire frôle les pieds de la cascade. De quoi savourer un vrai moment de fraîcheur sous le regard discret de la jungle.

Les grottes, un autre visage d’Erawan

Le parc d’Erawan ne s’arrête pas à ses cascades. Il réserve aussi des surprises souterraines, à découvrir lors d’un circuit Thaïlande pensé pour les curieux. Parmi les incontournables, la grotte Phartat dévoile un monde minéral façonné par le temps : ici, stalagmites et stalactites dessinent des paysages étranges. Plus au sud-est, la grotte de Ta Duang se distingue par ses parois ornées de dessins d’arbres et de silhouettes humaines, vestiges d’un passé mystérieux. Quant à la grotte de Reua, elle s’enfonce sur quarante à cinquante mètres et a livré plusieurs cercueils anciens, un témoignage saisissant de la mémoire des lieux. Chaque recoin invite à s’interroger sur ceux qui, il y a des siècles, ont traversé ces galeries sombres.

Ce qu’il faut savoir avant d’arpenter Erawan

Situé à environ 70 kilomètres de Kanchanaburi, Erawan reste facilement accessible. Voiture, autobus local ou songthaew, ce taxi collectif si typique de la Thaïlande, permettent d’atteindre l’entrée du parc sans difficulté. Sur place, quelques restaurants modestes assurent le ravitaillement avant d’entamer la visite. L’accès au site se fait contre un droit d’entrée de 300 THB, qui inclut aussi bien les chutes que les grottes. Pour préserver la tranquillité du site, quelques règles s’imposent : vêtements longs recommandés pour les hommes, et maillots deux pièces proscrits pour les femmes lors de la baignade, en respect de la culture locale. Ces précautions, loin d’entraver l’expérience, rappellent combien Erawan reste un sanctuaire vivant, où chaque geste compte.

Erawan ne se contente pas d’offrir des paysages à photographier. Il invite à ralentir, à écouter, à respecter. Entre la puissance de ses chutes, la quiétude de ses forêts et le mystère de ses grottes, il impose un souvenir qui dépasse la simple carte postale. Qui sait, peut-être qu’en sortant du parc, l’envie viendra de chercher d’autres lieux à explorer où la nature impose encore sa loi.